La forme qui sera privilégiée pour souligner le passage à l’étape suivante pour les finissants du secondaire n’a pas tant d’importance, selon une chercheuse. Mais elle souligne à grands traits une chose : cette célébration ne doit surtout pas être escamotée et s’avère le moment idéal pour démontrer notre fierté collective à l’endroit des jeunes qui ont multiplié les sacrifices depuis 15 mois.

La professeure en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke, Catherine Laurier, rappelle que le taux de détresse et d’anxiété a grimpé en flèche chez les ados selon des études qu’elle a menées (72 % l’hiver dernier versus 33 % en temps normal). Elle croit que les finissants méritent plus que jamais une reconnaissance.

« C’est un rite de passage, ça marque quelque chose d’important, mais il ne faut pas oublier aussi à quel point c’est un moment de fierté, non seulement pour eux-mêmes, mais pour leur entourage dont leurs parents et le personnel scolaire. Dans la dernière année, poursuit-elle, on n’a pas pu souligner à quel point nous sommes fiers des jeunes, alors qu’ils ont dû mettre plein de pans de leur vie sur pause. Franchement, on doit les féliciter. Ils ont vraiment contribué au bien-être de la société, à ce qu’il y ait moins d’éclosions, notamment en allant à l’école un jour sur deux (secondaires 3 à 5 au Québec). Ils ont fait preuve d’une grande conscience sociale, d’une grande maturité », lance-t-elle d’emblée.

Les adolescents, précise Mme Laurier, sont très intelligents et malgré certaines de leurs revendications, ils se doutent bien que la forme que prendront les célébrations « ne sera pas celle que l’on voit tout le temps dans les films ».

Si elle affirme qu’elle n’a pas à se prononcer sur les décisions de la santé publique, elle plaide que les bals de finissants s’avèrent « un moment fondateur dont on se rappelle tous », un moment qui « marque un renouveau ».

« Ça symbolise beaucoup, et se projeter dans l’avenir, c’est ça la clef. […] Les jeunes ont vécu énormément de deuils au cours de la dernière année. Pour eux, d’être privés de leurs amis, de relations fluides et faciles, ça fait en sorte que ça peut miner leur développement identitaire. Le contact avec des amis et des proches aide à construire qui on va être dans la vie. À force de restreindre les contacts sociaux, il y en a même qui ont moins envie d’être avec leurs amis. Pour les ados, qui y pensent depuis la première secondaire, ne pas en avoir (de bal), ce serait un peu comme de stopper une projection dans le futur. Il faut qu’il y ait quelque chose pour marquer ce passage », note la professeure.